-
Edito - Mars 2015
Bonjour à tous,
Je sais que je sais que je n’ai pas été très présente sur la toile ces derniers temps. Et je ne serai pas très présente jusque fin avril non plus.
Mais je ne vous oublie pas !
Nous sommes début mars.
Le 7 mars pour être exacte. Et cela fait deux mois maintenant que de terribles évènements ont eu lieu dans notre pays. Des innocents ont été lâchement assassinés par des terroristes qui revendiquaient leurs actes au nom de leur prophète.
Je me souviens que la première fois que j’ai entendu le mot terroriste, j’étais très jeune. Un bus de touristes avait été attaqué en Egypte. Je me souviens m’être dit que c’était bête de tuer des touristes alors qu’ils venaient dépenser de l’argent chez eux…
Et puis, ce mot m’est sorti de l’esprit.
Jusqu’au mardi 11 septembre 2001. Cet après-midi-là, je suis rentrée de bonne heure du collège car un de mes professeurs était absent. Je me suis assise à la table du salon avec un verre de lait et un paquet de gâteaux et j’ai allumé la télévision en discutant avec ma maman. Sur la chaîne où je me trouvais, je voyais des images étranges d’un avion qui s’écrasait dans une tour… Ma mère m’a dit que c’était un téléfilm qui passait depuis un petit moment… Mais quand j’ai reconnu le journaliste qui parlait et que les images sont repassées en boucles, montrant ensuite le second avion qui s’écrasait dans la seconde tour, puis les deux tours qui s’effondraient, j’ai dit à ma mère que ce n’était pas un film… C’était la réalité. Nous sommes restées assises un long moment à regarder la télévision et puis nous avons appris un peu plus tard que des terroristes avaient revendiqué cet acte effroyable.
J’avais treize ans. Et depuis je n’ai plus oublié le mot « terroriste ». Pendant de nombreux mois, j’ai même eu l’impression d’entendre davantage chaque avion qui passait au-dessus de moi… Je ne comprenais pas que l’on puisse massacrer des innocents au nom d’un dieu quel qu’il soit. Mais cet acte ne m’a pas empêché de prendre l’avion pour la première fois quelques années plus tard.
Et puis, il y a deux mois, alors que je déjeunais au travail en regardant le fil Twitter, j’ai vu qu’il y avait eu un attentat dans les locaux de Charlie Hebdo. Le nom me disait vaguement quelque chose, un journal satirique… Je n’ai jamais été une grande amatrice de presse… J’ai lu qu’il y avait eu des morts et je me suis dit que c’était vraiment abominable qu’on tue des gens ainsi chez nous, en France, et qu’on laisse cela se produire.
Et puis le soir, sur Internet, j’ai découvert les noms des victimes que je ne connaissais pas spécialement… Sauf l’un d’eux : Cabu. Cabu ? me suis-je dit. Cabu… Je connais ce nom… Et puis je me suis souvenue de la caricature de Dorothée avec son long nez et là, ça a été le choc… J’ai vu que les morts étaient les caricaturistes, les personnes qui travaillaient et faisaient vivre le journal. J’ai été touchée comme beaucoup de monde en France.
Ces terroristes avaient visé notre liberté d’expression, ce droit fondamental pour lequel nos ancêtres se sont battus pendant des siècles. Alors, partout sur la toile, dans les rues, nous avons pu voir fleurir des dessins, des mots, afin que ces terroristes voient que nous ne laisserions pas tomber notre liberté.
Nous ne laisserons pas non plus tomber nos cultures, même si ces imbéciles tentent d’en détruire les bases dans les pays qui furent le berceau de nos civilisations.
Mon premier roman est sorti cet automne, et je ne compte pas m’arrêter d’écrire. Mon premier roman parlait de ma région natale. Mon second parlera d’une culture qui a eu beaucoup d’influence en France avant l’arrivée des Romains. Et à la fin du mois, je pars à l’autre bout du monde pour trois semaines afin d’en découvrir plus sur la culture japonaise.
Je n’oublierai pas ce qu’il s’est passé en janvier 2015, pas plus que je n’ai oublié ce qu’il s’est passé en 2001. Mais cela ne m’empêchera pas de vivre avec bonheur cette vie que mes parents m’ont donnée.
Non, je n’arrêterai pas d’être curieuse. Non, je n’arrêterai pas d’écrire et de partager avec vous ce que j’écris. Non, je n’aurai pas peur des autres cultures. Non, je n’oublierai pas les cultures sur lesquelles je me suis construite.
Je ne suis pas une combattante. Je ne suis qu’une jeune femme qui écrit. Car aujourd’hui, écrire, dessiner, être un artiste est une forme de courage.
L’écriture est mon courage.
A très vite !
-
Commentaires